samedi 26 février 2011

Promenade avec Martine et Marie-Laure...

   Il me tombe sous la main, le livre d'un poète que j'ai bien aimé autrefois... :Louis Mercier poète des champs .




L'âtre aussi se souvient...


                                       Il y a des années,
Par un soir de Toussaint brumeux et grelottant,
Tous ceux que la maison abritaient en ce temps
Étaient venus s'asseoir devant la cheminée.

Tous ceux de la maison étaient là.Derrière eux
La lampe n'étant pas allumée encor, l'ombre
Faisaient des grands tas noirs autour des meubles sombres
Et sur les murs jouait, sournoise avec le feu.
Parfois, quelque tison s'écroulant dans la cendre,
Le foyer demeurait un long moment éteint,
Et l'ombre enveloppait les groupes indistincts,
Et la nuit tout entiers, avait l'air de les prendre.

Puis, des chenêts la flamme à nouveau s'élevant,
Les nôtres reprenaient les formes de leur être.
On voyait leur visage et leurs mains reparaître
Et la couleur du feu luire en leurs yeux vivants.

Or, ils sont morts, ces yeux, voilà bien des années...
L'ombre a repris ces mains, ces visages, ces corps,
Et l'âtre, certains soirs, se rappelle ces morts
Qui ne s'assieront plus devant la cheminée !

Je disais à Michel, au GC : la maison est peuplée, ils sont tous là!




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